Conflit de Conviction ☾ ft Eos Carlyle

Eos était légèrement débordée ces temps-çi. Si bien qu’elle n’avait pas vraiment le temps de rechercher le sorcier qui l'avait asphyxié le soir de l’ouverture de la porte des enfers. Entre temps, elle avait quand même longuement torturé un être de lumière pour se défouler un peu. Mais c’était tout. Depuis quelques jours, la plupart de son temps était pris par son travail.

Depuis cette nuit de solstice, bien plus de cadavres que d’habitude passaient sous son scalpel. Et Eos savait parfaitement pourquoi. Avec des démons fraîchement débarqués des enfers, le nombre de mort suspecte avait augmenté. De plus, après le chaos de la nuit de l'ouverture de la porte des enfers, il y avait eut quelques morts étranges et des gens butés qui même après avoir vu des démons balancer des boules de feux ou des sorciers user de télékinésie, doutaient encore de l'existence du surnaturel et demandaient, non, exigeaient, une réponse rationnelle à la mort de leur proche. Honnêtement, cela amuserait Eos si des familles en colère ne se pointaient pas à son bureau pour remettre en doute ses capacités. Un des désavantages à être morte à 29 ans. On la prenait pour une jeune diplômée dont on pouvait se plaindre parce qu’elle était nouvelle dans le métier. Si elle avait eut le temps, Eos se serait fait un plaisir d'aller expliquer le fond de sa pensée à ces gens-là en détail autour d’une scie circulaire. Mais elle n’en avait pas de temps.

Au moins, elle n’était pas trop embêtée par des êtres du bien cherchant à l'arrêter. Ouais, peut-être que se retrouver debout sur le toit d’une voiture n’était pas des plus discrets. Mais au moins, par le hasard des choses, son visage avait été couvert d’un masque. Alors à moins que les être bénéfiques se mettent à pourchasser toutes les rousses de la ville, elle estimait qu’elle n’aurait pas vraiment d'ennui avec ça.

Lorsque la sonnerie du téléphone fixe sonna dans la salle d’autopsie, Eos était entrain de récupérer le cerveau d’un cadavre mort d’une façon suspecte. Elle soupira, et pria que ce ne soit pas encore une plainte d’une famille butée. Après avoir déposé le cervaux, elle enleva ses gants et le masque de son visage avant de décrocher.

“Docteur Carlyle?” C’était la secrétaire, une certaine Alison aujourd'hui si Eos se souvenait bien.

“Oui?” Qui veux-tu que ce soit idiote? Songea Eos.

“Une certaine Madame Watson, institutrice. souhaiterais vous parlez.”

Eos réfléchit un instant. Elle était presque certaine qu’aucun Watson n’était passé sur sa table récemment. Il y avait eut du monde, mais le nom Watson ne lui disait rien. Peut-être que cette personne voulait lui demander un contre avis?

“C’est à propos d’un petit Timothy?” La voix d’Alison était hésitante, comme si elle peinait à croire que le Docteur Carlyle puisse être associé à un enfant. Eos pouvait comprendre. Elle n’avait pas un air maternel.

Honnêtement, Eos elle-même estimait qu’elle n’avait pas la fibre maternelle. Mais elle n’était pas douée avec le côté “attirer des gens du côté sombre” de sa race. Elle ne l’avait jamais été et ignorait si elle le serait un jour. Or ces temps ci, il fallait bien remplir les troupes. Avec tout le bordel qui avait suivit la mort de la source, il fallait se trouver de nouveaux allié si les être maléfique ne voulait pas être écrasé par ses minables êtres bénéfiques. Eos avait déjà dû battre en retraite une fois, elle ne voulait le faire deux fois.

Alors elle avait essayé de former un gamin. Certes, elle se doutait bien qu’un enfant ne serait pas très utile dans l’immédiat, mais elle faisait de son mieux d’accord? Et puis avoir un enfant dans les rangs allait probablement dissuader les êtres bénéfiques d’attaquer.

C’est avec cette idée en tête qu’elle avait rencontré Timothy. Un garçon si charmant que s’en était ennuyant. Cependant, à force de fréquenter Eos, il avait vite changé de comportement. C’était même plus facile que ce qu’elle aurait pensé. A croire qu’il avait ça dans le sang le gamin. Eos s’amusait bien avec lui. Elle lui avait déjà appris de nombreuses insultes ainsi que la meilleure façon de mieux crever un œil. De bons moments.

Mais si Eos s’était attendue à faire face à la famille, elle n'aurait pas imaginé que l'institutrice en personne se déplace. C’est qu’elle devait tenir à ses élèves. Probablement pas assez pour risquer sa peau très longtemps face à une être des ténèbres. Cela allait vite être réglé et elle pourrait retourner pervertir Timothy rapidement.

“J’arrive.” Elle répondit à Alison, raccrochant.

Eos prit quand même le temps de mettre au frais son cerveau avant d’aller voir cette fameuse institutrice.

Lorsqu’elle arriva, Alison lui pointa du doigt la jeune femme brune assise dans la salle d’attente. Jeune femme qui se leva en la voyant arriver et lui tendit la main. Eos regarda la main tendue un instant avant de la prendre et la serrer. Elle aurait dû garder ses gants plein de sang. Ca aurait été drôle de voir la réaction de cette institutrice.

“Nous devons parler.”

Évidemment. On ne pouvait pas la laisser faire son boulot en paix.

“Suivez moi.” Sans même vérifier si madame Watson la suivait, Eos fit demi-tour. Elle ne voulait pas avoir cette conversation en public. Parfois, elle agissait de façon impulsive, mais elle préférerait éviter de crier sur tous les toits sa nature. Même si elle passait la plupart de son temps dans la salle d’autopsie, elle avait quand même un petit bureau pour remplir la paperasse et recevoir des gens divers. Ce serait parfait pour cette conversation.

Elle ouvrit la porte de son bureau et entra en première, sans même tenir la porte pour l’autre femme. La pièce était petite et impersonnelle vu qu’Eos n’y passait pas beaucoup de temps. Eos aurait bien mit une photo indécente de Karah sur son bureau si son patron ne l’avait pas interdit. Cependant, cela n'empêchait pas le tas de paperasse en retard sur le bureau.

“Fermez la porte derrière vous.” Elle demanda en s’installant à son bureau, poussant sur le côté les dossiers encombrant. “Qu’est ce que vous voulez? Je vous préviens. Je n’ai pas beaucoup de temps, il y a un cerveau tout frais qui m’attend.” Elle déclara avec un sourire.

Avec un peu de chance, cette remarque suffirait à faire peur à cette pauvre institutrice. Eos n’avait pas vraiment envie de perdre son temps avec elle alors plus vite, c’était réglé, mieux elle se porterait.